La bientraitance au cœur
des pratiques professionnelles


Contexte :

La recommandation de l’ANESM sur la bientraitance a une ambition : celle de traduire la vision de trois grands textes récents porteurs d’un projet de bientraitance envers l’usager – la loi de 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé a profondément changé les pratiques des professionnels et les relations avec les usagers., la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées et la loi de 2007 réformant la protection de l’enfance. L’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) puis la Haute Autorité de Santé (HAS) ont contribué à la mise en œuvre de ces droits, notamment au travers de la certification des établissements de santé. Cette recommandation a donc une vocation de médiation entre des textes de loi novateurs d’une part, et d’autre part les projets institutionnels et les pratiques professionnelles concrètes qui pourront les incarner au quotidien.

Cependant, malgré les progrès accomplis, certaines plaintes d’usagers des établissements de santé laissent transparaître un ressenti d’abandon, un manque d’écoute, de considération ou d’information. Les travaux conduits dans le secteur médico-social montrent l’intérêt d’une démarche de promotion de la bientraitance pour lutter contre cette forme de maltraitance, celle que l’on qualifie tantôt de « passive », « institutionnelle » ou « ordinaire », c'est-à-dire peu visible, banalisée et issue d’un fonctionnement collectif plutôt que de volontés individuelles. 

La recommandation de bonnes pratiques professionnelles de l’ANESM (Agence Nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médico-sociaux) de juillet 2008,"La bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre", définit la posture professionnelle de bientraitance comme une manière d’être, d’agir et de dire, soucieuse de l’autre, réactive à ses besoins et à ses demandes, respectueuse de ses choix et de ses refus.

La bientraitance s’incarne aussi au niveau institutionnel permettant ainsi de repenser les organisations et leur fonctionnement afin de mieux prendre en compte l’expérience concrète et les besoins des personnes malades et de leurs proches. Les soignants peuvent développer des connaissances, un savoir-faire et un savoir être, ce qui redonne sens aussi à leur pratique professionnelle.